Je suis un chat de rue,

Une femelle tigrée,

On se connaît,

Vous m’avez déjà vu,

Et failli m’écraser.

Vous étiez en voiture

Devant vous, j’ai traversé

Je cherchais de la nourriture

Pour nourrir ma portée,

J’étais trop pressé,

Je vous prie de m’excuser.

Vous avez lancé un juron,

Et vous avez continué.

Je vous donne raison,

Qui voudrait s’encombrer,

D’une vieille minette,

D’une telle sale bête.

De cette portée-là,

La troisième de l’année,

N’ont survécu que trois,

Chétifs, sales et pelés.

Je donne plus la mort,

Que la vie désormais.

J’aurais tant aimée,

Être enfin stérilisée,

Ne plus avoir ce don,

D’ajouter de la misère,

Multiplier les congénères,

Sans trêve et sans raison.

Je vous demande pardon,

Je devais rester cacher,

Excusez cette apparition,

Je ne voulais pas me montrer.

Faites comme si, moi, je n’existais pas.

Continuez votre vie, jusqu’au trépas.

Vous devez penser,

Avoir assez de raisons,

Qui arrivées là-haut,

Vous dédouanerons.

Mais...

Les gens se disent bons chrétiens,

Car ils prient tous les matins,

Et vont à la messe le dimanche.

Quand vous serez là-haut, vous verrez

Que tous ces gens bien comme il faut,

Qui ont refusé d’aider une vie,

Car celle-ci les gênait, les ennuyait,

Auront tout en bas une place attribuée.

Dunkleosteus
(17-05-2017/Je suis...)